La célébration du Poète dans la Rotonde
Réalisée par le peintre marmandais Abel Boyé (1864-1933), la grande peinture du plafond représente le musicien-poète Orphée charmant les animaux sauvages avec sa lyre. Commande de l’État en mai 1908, la peinture, réalisée en 1910, a subi une important surpeint (ne permettant plus d'apprécier à sa juste valeur ce qui faisait la réputation d'Abel Boyé : son trait fin et délicat et son excellente maitrise de la carnation des corps). Trois panneaux à la gloire d'Agen, également œuvres d'Abel Boyé, complètent le plafond peint : (de gauche à droite) Le travail des vendangeurs, Jacques Boé dit Jasmin tenant "Les Papillotes", La cueillette des prunes. Le décor sculpté au vocabulaire végétal (complété par des médaillons aux figures allégoriques) est l’œuvre du sculpteur-décorateur parisien Florian Kulikowski dont l’entreprise de décoration et sculpture ornementale en stuc et staff était particulièrement réputée au tournant du XXe siècle.
De part et d'autre de la Rotonde, deux petits salons-loggias présentent également des peintures célébrant les Arts.
La Musique dans le salon Moncorny
Etienne Mondineu (Houeilles, 1872-1940) réalise pour cet espace Le Concert de Musique. Présentée au Salon des Artistes Français en 1911, l’œuvre sera ensuite déposée au théâtre. Avec cette peinture, placée du même côté que l'allégorie de La Musique, statue monumentale de la façade, l’artiste renforce ainsi l’unité thématique, complétée au plafond par des tambourins et des cymbales. Réalisés en 1914, un berger et une bergère, se faisant face, écoutent la mélodie.
Le Théâtre dans le salon Molière
Jean Didier-Tourné (Agen, 1882-1967) présente ici une scène de la Commedia dell'Arte. Assisté par Arlequin et Pierrot, un homme dépose un baiser galant sur la main d’une femme tenant un éventail. Au plafond, Le Couronnement de Molière, vu en contre-plongée, présente l'illustre auteur et comédien, un manuscrit à la main attendant qu’une muse le couronne. Cette loggia, consacrée au monde du théâtre, s’unit donc thématiquement à La Tragédie, deuxième statue monumentale de la façade située du même côté, à l’extérieur.
Et dans la Galerie...
Ce programme décoratif ambitieux se poursuit également sur les murs de la galerie (au même niveau), avec quatre panneaux peints. Côté rue Moncorny, deux peintures exécutées par le peintre agenais Ferdinand David (1860-1944) représentent des paysages au crépuscule et au clair de lune. Côté rue Molière, Jean-Gabriel Domergue (Bordeaux, 1889-1962) réalise L'Arcadie, terre idyllique pastorale et harmonieuse, et Guillaume Dulac (Fumel, 1883-1929), un Paysage aux moutons.
Le saviez-vous ?
Les superbes poignées-lyres qui ornent les nouvelles portes du théâtre depuis 2022 font référence à Orphée, le musicien-poète peint sur le plafond de la Rotonde. C'est grâce à cet instrument offert par Apollon, symbole d'unité et d'harmonie, attribut du Poète, que Orphée pouvait charmer les humains, les animaux sauvages ou même les pierres...
